Les premières traces du nom de Trencavel
remontent au IXème siècle. C'est, en effet, grâce aux combats
que les Trencavel accèdent à la noblesse. Trencavel qui
veut dire "trancher aux travers", montre que l'art de la guerre
est une histoire de famille. Dès 1060, les Trencavel sont vicomtes
d'Albi et de Nîmes. Au fil des siècles, par de nombreuses
guerres entre seigneurs locaux, de mariages, et d'alliances stratégiques,
les Trencavel possèdent en 1150 les immenses vicomtés
de Béziers, Carcassonne et Albi.

Les Trencavel,malgré des mariages d'alliances, bien que vassaux
du comte de Toulouse, entretiendront des liaisons houleuses avec la
maison de Toulouse. De nombreux conflits feront opposer leurs armées. Mais
en 1208, devant l'envahisseur francilien et papiste, ils s'uniront.
Excommunié dès 1209, Raymond Roger Trencavel luttera avec vigueur
mais, pour éviter le massacre total de la population de Carcassonne,
il préfère se rendre. Il le paiera de sa personne et meurt
emprisonné en 1209.
Raimond II Trencavel, le fils de Raymond Roger, mis à l'abri par son père dés 1209 à la cour du roi d'Aragon, prend tout jeune écuyer (12 ans) une part active à la reconquête occitane menée par Raymond VII de Toulouse. En effet, à partir de 1216, le pays se soulève face au joug imposé par Simon de Montfort. Ce dernier se fera d'ailleurs tuer en tentant de soumettre la ville de Toulouse par le biais d'un siège en règle, en 1218. Son successeur, son fils Amaury sera incapable de faire face à cette révolte générale et restituera peu à peu les terres conquises lors de la croisade des Albigeois.
En 1224, Carcassonne est reprise et Raymond VII offre la ville à son possesseur légitime : Raimond II, à 20 ans, redeviendra le Vicomte de Carcassonne.
Il la conservera jusqu'en 1226, année où Louis VIII viendra soumettre la ville à nouveau. Cette dépossession sera enterrinée par le traité de Meaux-Paris en 1229 qui fera de la ville un sénéchaussée royale. Raimond doit s'exiler à la cours du roi d' Aragon.
Une dizaine d'années se passent, temps nécéssaire à ce jeune noble pour apprendre l'art de la guerre, des alliances et des stratégies.
1240: L'heure de la seconde reconquête a sonnée. Tout ce qui se trouve entre Nîmes et Carcassonne sera repris en un temps éclair. La rage de reconquête de ses terres aura raison de tous les opposants franciliens.
Le 17 Septembre 1240, Raymond II arrive devant Carcassonne, il reprend les faubourgs, à l'intérieur de la cité, la population lui est acquise. un soulèvement populaire tent à apparaître pour aider son Seigneur à reprendre les terres mais, le destin jouera des tours à Raymond II.
25 jours plus tard, une armée croisée, composée de mercenaires, de coupe-jarret, de mécréants de la pire espèce, descendue en toute hâte des lointaines terres du Nord, vient empêcher la reconquête et plonge à nouveau le Sud-Ouest dans des temps de crime, de destruction et de massacre, habituel pour ce genre d'armée sans honneur.
L'issue aurait pu être tout autre à un jour prés... Si Carcassonne avait été reprise, c'était tout le Sud-Ouest qui aurait pu se soulever à nouveau. Par un manque de moyens face
aux armées coalisées croisées, Raymond II ne pourra reprendre Carcassonne
et repart en Aragon. Homme d'honneur n'ayant pu reprendre ses terres et protéger son peuple, il brise son sceau en 1246. Néanmoins, est-ce pour expier le fait d'avoir échoué, Raymond II Trencavel, en homme de guerre, prend part à la 7ème croisade. Peut-être cherchait-il, comme ses aïeux, par la force de l'épée, à se tailler un nouvel empire, trés loin de son Occitanie natale...
Le dernier acte connu le concernant date de 1263. On suppose qu'il est mort avant 1267, date à laquelle son fils Roger apparaît sous le titre de Roger de Béziers.
La dynastie s'éteindra avec la mort de ce dernier descendant lors de la 8ème croisade en 1270. Celui-ci entretenait-il secrètement le même désir de conquête et de reconquête que ses aïeux? L'Histoire en a voulu autrement.

Sceau de Raymond Roger Trencavel (Père de Raymond II)

Sceau de Raymond II Trencavel
