La Croisade Albigeoise

La tragédie vécue par les Cathares constitue une page noire de l'histoire de France, marquée par l'intolérance et les massacres. Seule croisade menée par les chrétiens contre des populations occidentales de courant chrétiens, Albi, fief du Catharisme sera, comme d'autres grandes villes, le siège de violents affrontements. L'albigeois est donc l'hérétique à faire disparaître et les malheureux hérétiques périront en grand nombre.

Ces derniers furent désignés ainsi par une nouvelle institution fraichement créée pour eux: l'Inquisition, tribunal chargé par Rome de traquer toute forme d'hérésie et de la punir le cas échéant. L'ordre de St-Dominique ou "Dominicains" fut crée pour cela. L'Eglise de Rome, en Languedoc, ne peut supporter une telle concurrence théologique si forte. Elle cherche donc un prétexte pour attaquer et détruire l'hérésie. Les Cathares étant non-violents, il fallut attendre l'assassinat en 1208 du légat du pape Innocent III (assassinat que certains disent avoir été commandité par la papauté elle-même) pour déclencher la croisade contre les Albigeois. Non exempté de visée politique et d'expansion territoriale, le pape appelle en alliance le roi de France: Phillipe Auguste. Ce dernier, occupé avec la guerre contre l'Angleterre, ne prendra pas en personne la tête de l'armée royale. Un de ses barons, Simon de Montfort, se chargera de cette tâche avec férocité.

Raymond VI, le comte de Toulouse, plie aussitôt. Raymond Roger Trencavel, vicomte de Béziers et de Carcassonne, sera plus belliqueux. Avec nombre de ses vassaux, il mènera la résistance Occitane. Malheureusement, la ville de Carcassonne est prise en 1209. Trencavel est mis en prison et meurt la même année, mais la dynastie des Trencavel n'est pas éteinte. Son fils, Raymond II, se sauve de justesse en Aragon et organisera 20 ans plus tard une tentative de reconquête de ses terres.

1209 sera une année marquée au fer rouge: Simon de Montfort massacre tout ce qui peut être hérétique. Il brûlera vif plus de trois milles personnes dans la Cathédrale de Béziers, multipliera les atrocités à Bram, Minerve, Mirepoix... De partout, des bûchers s'embrasent. " Parfaits" et "Parfaites" du terme inquisitorial "Perfectus Hereticus", grillent ainsi sur des bûchers vers lesquels la légende veut qu'ils s'y soient souvent lancés volontairement plutôt que de renier leur foi.


En 1215, le concile de Latran exile Raymond VI.
En 1218, Simon de Montfort meurt au siège de Toulouse. Le roi louis VIII conduit une dernière vague d'assaut en 1226. Le fils de raymond VI, Raymond VII, dernier comte de Toulouse, se verra dépossédé de ses terres par contrat de mariage avec la fille du roi de France.

En 1239_1240, Raymond Roger Trencavel amène une partie de son armée en Languedoc: il reprend toutes les grandes places, entre Beaucaire et Carcassonne. Il s'attaque à Carcassonne, reprend les faubourgs mais des armées croisées arrivent en renfort et il doit partir. La reconquête a échouée de trés peu. Un certain type de guerre civile et de résistance à l'envahisseur perdurera pendant des siècles.


Le 16 mars 1244 marque les derniers moments du Catharisme actif, et du dernier îlot de résistance concentré: Montségur. En effet, un certain nombre de Parfaits et de chevaliers Faydits (ou chevaliers ayant été dépossédé de leurs terres et excommuniés) sont défaits après 10 mois de siège. Un dernier grand bûcher s'allume: Plus de 200 hommes et femmes de bien périront dans les flammes, refusant d'exorter leur foi.

Cathares expulsés de Carcassonne en 1209

Miniature du bûcher de Montségur (1244)